1821-1829, répétiteur à l’Institution royale des Jeunes Aveugles


Biographie1817a • 1817b • 18311833-18361839-1862Chronologie

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Un statut entre élève et professeur

Claude Montal était inscrit au registre des répétiteurs 1 dès mai 1821, bien qu’il poursuivit ses études jusqu’en 1825. Ce statut 2 défini en 1815 offrait de relatives économies financières à l’Institution tout en lui permettant de disposer de professeurs de qualité peu rémunérés.

Certificat : élève puis répétiteur à l'Institution royale des Jeunes Aveugles

Certificat : élève puis répétiteur
à l’Institution royale des Jeunes Aveugles

[…] La journée des élèves est de quinze heures, réparties entre travail intellectuel, musique, travaux manuels, repas et récréations, sans oublier les devoirs religieux. La méthode d’enseignement pratiquée à l’Institution depuis son origine est celle de l’enseignement mutuel : ainsi le règlement de 1815 prévoit-il que « six répétiteurs aveugles, pris parmi les élèves les plus distingués » seront chargés, comme le rappelle le Dr Guillié dans son Essai sur l’instruction des aveugles 3, « de transmettre à leurs camarades la tradition qu’ils tiennent directement de nous [i.e. le premier et le second instituteurs des garçons et l’institutrice des filles] » Ce nombre étant insuffisant, les répétiteurs seront à leur tour aidés par quelques-uns des élèves les plus habiles.

Ainsi, écrit encore le Dr Guillié : « tous sont professeurs et maîtres et tous avancent, à pas de géant, vers le but qu’ils ont sans cesse devant eux. Voilà, je crois, quelque nom qu’on lui donne, le véritable enseignement mutuel. »

La discipline est très stricte – et il convient de remarquer ici que, jusqu’à la réforme de 1833 relative au statut des répétiteurs – sur qui repose en grande partie la bonne marche de l’enseignement – ceux-ci sont soumis en tous points à la même discipline, au même mode de vie, aux mêmes contrôles et aux mêmes sanctions que les élèves, dont ils partagent la table commune et le dortoir […] Édition commémorative, Le directorat du docteur Sébastien Guillié (1815 -1821), Zina Weygand, 2015

Claude Montal demeurera encore cinq années au sein de l’Institution, où il enseignera diverses disciplines (grammaire, mathématiques et solfège). Avec son ami Tourasse-Maupas, il se passionne pour l’accord et la facture des instruments à clavier. C’est aussi durant cette période que Montal approfondira ses connaissances théoriques (vibration, diapason, cordes…), en vue de l’accord des instruments à clavier (forte-piano et orgue…) et son savoir-faire dans la facture des forte-piano, en vue de leur réparation.

La mort 4 de Tourasse et la faible rémunération 5 des répétiteurs incitèrent Claude Montal à quitter l’Institution. Dès juin 1829, il s’y prépare 6, sûr de pouvoir réussir dans l’accord et la facture des instruments à clavier ; l’égaliseur aveugle de la maison Pleyel, Damiani, « gagnait beaucoup à ce travail…» 7

 

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1. Règlement pour l’Institution royale des jeunes aveugles. Arrêté le 10 octobre 1815, article 12.
2. Celui-ci sera profondément corrigé en 1833 à la demande du nouveau directeur Alexandre-René Pignier, nommé le 20 février 1821.
3. Essai sur l’instruction des Aveugles, Dr Guillié, 1817, Google Books.
4. 1828, mort à l’Institution de Pierre André Auguste Tourasse-Maupas (1798, IRJA 1812-1828).
5. 600 frs/an (en 1828 : cuisinière 350 frs/an, domestique 500 frs/an, jardinier 700 frs/an).
6. De nombreux documents officiels (civils, médicaux, confessionnels) sont datés de cette période et leur constitution en dossier laisse imaginer une volonté de quitter l’Institution royale.
7. Essai historique sur l’Institution des jeunes aveugles de Paris, A.-R Pignier, p. 169-170.

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